Destination Renaix et Audenarde

Destination Renaix et Audenarde

La combinaison parfaite entre la ville et la verdure

Dichtbij & Ver Weg
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Dichtbij & Ver Weg

LE CHANT DES MÉTIERS À TISSER À RENAIX

« La bourgeoisie de la navette », tel est le nom que les Renaisiens avaient donné aux barons du textile qui ont placé Renaix sur la carte au début du XXe siècle. Lors de l’entre-deux-guerres, on pouvait compter plus de 500 usines et ateliers de tissage dans cette ville. Le Must, le musée du textile situé près de De Hoge Mote, avec sa collection unique de métiers à tisser historiques, expose son héritage. Il y en a 40 et ils fonctionnent encore tous », raconte Isabelle, notre guide. Pour appuyer ses propos, elle en allume trois. Il n’en fallait pas plus pour comprendre que la surdité était autrefois la principale maladie professionnelle de la ville. Les somptueuses maisons de style Art déco d’Amsterdam, que nous voyons sur la place Mouroit toute proche, sont également un héritage de ces riches seigneurs du textile. Elles ont été conçues par de jeunes architectes belges qui ont trouvé leur inspiration dans la capitale néerlandaise. Cette forme d’Art déco place l’accent sur un jeu de lignes créatif avec les briques. Avant de poursuivre dans la ville, nous achetons deux cartes gourmandes à De Hoge Mote. Le meilleur moyen de se mettre littéralement Renaix sous la dent. En effet, quoi de plus amusant qu’une visite de la ville entrecoupée d’intermèdes culinaires ?

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LES FOUS DE RENAIX

Une courte balade nous amène à la basilique de Saint-Hermès, où les reliques du saint éponyme sont conservées dans la crypte. L’architecture romano-gothique se fond entre 32 magnifiques colonnes aux chapiteaux en forme de feuille et de dé. Depuis le Moyen Âge, Renaix est un lieu de pèlerinage pour les malades mentaux. Les noms de tous ces pèlerins ont été soigneusement consignés dans le « Livre des fous », qui est toujours exposé sur place. Dans l’église, nous nous trouvons devant une statue grandeur nature de Saint Hermès. « Qu’il me soit permis de vous présenter, celui qui guérit les fous des environs, et laisse ceux de Renaix tels qu’ils sont », annonce Isabelle avec emphase. En effet, il faut avoir parcouru au moins 25 km à pied pour bénéficier de ses faveurs, ce qui est impossible pour ceux qui habitent Renaix. Depuis, se tient chaque année après la Pentecôte la légendaire procession du Fiertel (Grand Tour de Saint Hermès). Un tour de Renaix ou une procession de 32,6 km le long des limites de la ville. « Ce n’est pas pour rien que l’on nous appelle les fous de Renaix », conclut Isabelle en riant.

Smaakkaart Grand Café Memling
Profiter de la Carte gourmande au Café Memling
Art Deco Ronse
Découvrez les beaux détails des maisons Art déco

HAUT LIEU DE L’ART DÉCO

De la basilique Saint Hermès, nous nous dirigeons vers le Petit marché, une jolie place accueillant quelques cafés plaisants. Nous nous installons avec notre Carte gourmande à la terrasse du Café Memling, où nous commençons notre exploration culinaire par un apéritif renaisien à base de gin, de citron vert et de basilic. C’est l’échauffement parfait pour notre promenade architecturale qui commence à la gare, la plus ancienne du continent européen. En 1879, elle a été démolie à Bruges et reconstruite pierre après pierre. Nous traversons le Pont Pessemier pour gagner le quartier Art déco où les plus belles maisons de la ville s’adossent confortablement les unes aux autres. De talentueux architectes y ont laissé libre cours à leur créativité pour créer de magnifiques encadrements de portes, des décorations géométriques en verre et de gracieuses ferronneries, comme celles de la rue Léopold Sturbaut. La maison en briques jaunes aux vitraux colorés de l’architecte José Vandenbossche, dans la rue de Saint-Sauveur, est un chef-d’œuvre absolu. Bien que l’Art déco fournisse les plus beaux joyaux architecturaux, nous pouvons également observer d’autres styles architecturaux, tels que la Nouvelle Objectivité ou le néo-baroque. Toutes ces maisons ont un point commun : elles ont été construites dans l’entre-deux-guerres sur ordre de la riche bourgeoisie de la navette.

Découvrez encore plus d’Art déco à Renaix

Volkscafé Local Unique
Admirez les tableaux colorés en faïence au café du peuple protégé, Local Unique
De Passage
Le temple de la gastronomie De Passage se trouve dans l’église Saint-Martin reconvertie

UNE VILLE À TAILLE HUMAINE

Nous assouvissons la petite faim qui nous tenaille chez Eviedemment, un restaurant bio dans le temple de la gastronomie De Passage, dans l’église Saint-Martin reconvertie.  Nous échangeons un bon de notre Carte gourmande contre des tapas végétariennes saines, accompagnées d’une savoureuse bière biologique régionale. Pour le dessert, nous mangeons une glace grâce à notre Carte gourmande chez le chocolatier artisanal Dockers. Nous terminons la promenade en ville au Local Unique, l’un des trois cafés du peuple protégés de Renaix. L’intérieur, avec ses lambris en bois, ses grands miroirs, ses tableaux en faïence colorés et l’atmosphère décontractée de village, nous catapulte dans le passé. Nous échangeons notre dernier bon de notre Carte gourmande contre une Maarkedaal Tripel tout en discutant avec les habitués. Nous sommes directement acceptés. L’hospitalité décontractée des Renaisiens est l’un des plus grands atouts de la ville.

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PARADIS DE LA RANDONNÉE

Depuis Renaix, nous entrons directement dans l’immense paradis de la randonnée que sont les Ardennes flamandes. B&B Fiertelmeers, où nous passons la nuit, se trouve sur la route « Le toit des Ardennes flamandes », une ascension de 6 km vers le Hotondberg, le point culminant de la Flandre orientale. Au sommet, nous profitons d’une vue à couper le souffle sur la terrasse du Hotondmolen restauré. Par temps clair, vous pouvez voir plus de 100 clochers d’église. Inarrêtables, nous continuons avec la randonnée du Muziekbos, qui a été élue la plus belle randonnée de Flandre orientale. Une ambiance mystérieuse plane entre les hêtres séculaires, et le tumulus préhistorique vers lequel nous nous dirigeons y est pour beaucoup. On dit que l’Empereur Charles et César seraient passés par ici, et on dit même que Wagner y a trouvé l’inspiration pour son Tannhauser. Ce ne sont que des rumeurs, bien entendu. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le nom « Ardennes flamandes » a vu le jour dans le Muziekbos. C’est le poète Omer Wattez qui, en montant sur la Tour des Gueux, subjugué par la beauté du paysage vallonné, s’est exclamé : « Mais, ma parole, ce sont les Ardennes flamandes ». Après notre tour de force sur le Hotond- et le Muziekberg, nous n’hésitons pas un seul instant à nous faire plaisir au restaurant Maison D, la référence à Renaix. Dans un intérieur épuré, mais chaleureux, nous dégustons quelques délices gastronomiques.

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Au MOU, vous pourrez admirer les magnifiques tapisseries d’Audenarde

MAÎTRES TAPISSIERS

Les maîtres tapissiers sont à Audenarde ce que les barons du textile sont à Renaix. Leurs créations peuvent être admirées dans l’intérieur féerique de la Halle aux draps de style roman. La collection unique de verdures d’Audenarde du XVIe siècle, des tapisseries avec des feuillages décoratifs, beaucoup de verdure et de fleurs, est remarquable. Elles faisaient la renommée d’Audenarde bien au-delà des frontières nationales. De la Halle aux draps, nous entrons directement dans l’hôtel de ville de style gothique tardif brabançon. Dans la salle du peuple qui donne sur la Grand-Place, nous voyons des fresques impériales et des lambris en bois massif, mais c’est l’immense cheminée ouverte qui nous impressionne le plus. Nous entrons dans la salle des échevins par le magnifique portail de Pauwel Vanderschelden. Des personnages illustres de l’histoire de la ville nous regardent depuis les nombreux tableaux. Ainsi défilent sous nos yeux, Charles V, sa fille illégitime, la Gouvernante générale Marguerite de Parme et Louis XIV. Dans le grenier, nous admirons une belle collection d’argenterie, cet autre métier pour lequel Audenarde était célèbre : l’orfèvrerie.

Visitez le MOU

Café Carillon voor de Sint-Walburgakerk
Sur la terrasse du café De Carillon, vous pouvez profiter de la vue sur l’église Sainte-Walburge et l’hôtel de ville
Begijnhof
Le Béguinage est une perle de tranquillité au cœur de la ville

marathon des monuments

De tous les protagonistes de l’histoire de la ville, Hanske de Krijger est celui qui est le plus cher au cœur des Audenardois. Cet infortuné veilleur s’est endormi ivre à son poste et a, sans le savoir, laissé attendre Charles Quint devant les portes closes de la ville. Charles, chatouillé dans son orgueil impérial, a ordonné à l’antihéros, et par extension au reste de la ville, de porter des lunettes. Mais le temps panse toutes les blessures, et aujourd’hui, Hanske et la couronne impériale trônent fraternellement au sommet du beffroi. Après Gand, Audenarde est la ville de Belgique qui possède le plus de monuments protégés, nous aurions dû nous en douter. Véritables tours jumelles, le beffroi - classé au patrimoine mondial de l’UNESCO - et l’église éclectique de Sainte Walburge dominent la ville. À l’ombre de l’église, nous trouvons la Halle aux viandes, de style classique, et la maison de Marguerite de Parme, de style gothique tardif, avec la tour Baudouin du IXe siècle, le plus ancien bâtiment de la ville. La noblesse a y a été bousculée à d’autres reprises encore. Les sœurs bernardines qui dirigeaient l’hôpital Notre-Dame avaient, selon le pape, un peu trop d’habitudes mondaines et ont été chassées de l’ordre. Le béguinage du XVe siècle est un véritable havre de paix, jadis détruit par les Gueux. Il a été reconstruit dans un style baroque et n’a rien perdu de son authenticité. Sur la rive droite de l’Escaut, nous nous arrêtons à l’Abbaye restaurée du Val-des-Vierges et l’église Notre-Dame de Pamele est de loin notre monument préféré à Audenarde. Les influences romanes subtiles, l’allée circulaire, les élégantes tourelles d’angle et l’atmosphère sombre et sereine à l’intérieur en font un exemplaire unique du gothique scaldien. Nous terminons notre marathon de monuments sur la Grand-Place, à la terrasse du Café Carillon, un authentique bistrot installé dans l’une des dernières maisons allongées du XVIIe siècle, près de l’église Sainte-Walburge. Vers 1900, la ville comptait une vingtaine de brasseries, aujourd’hui il n’en reste qu’une poignée. L’une d’entre elles, Roman, est la plus ancienne brasserie familiale du pays et brasse de délicieuses bières régionales comme l’Adriaen Brouwer (qu’y a-t-il dans un nom ?) et l’Ename Tripel. Nous les goûtons toutes les deux et portons un toast à la santé de Hanske, qui seul, d’en haut nous regarde et voit que c’est bon.

Découvrez Audenarde en vous promenant

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Les bancs le long des promenades Z+ à Maarkedal sont des endroits agréables où se poser

DES BANCS AVEC UN PLUS

Tout comme à Renaix, nous combinons Audenarde avec une promenade dans le paradis de la marche et ses 850 km de points-nœuds dans les Ardennes flamandes. À Maarkedal, nous parcourons les randonnées Z+, deux boucles au gré de 5 œuvres d’art dans la nature qui servent également de bancs. Nous traversons des paysages légèrement vallonnés avec des mers de maïs, des routes pavées bosselées jouxtées de chapelles offrant des vues qui nous rappellent parfois vaguement la Toscane, bien que les cyprès aient été remplacés par les traditionnels saules têtards flamands. Les bancs tels que le « Tapis de briques » de Floris Vincke/Thijs Urban et « l’Enclave » de Jan Detavernier sont non seulement de beaux interludes artistiques, mais aussi des endroits où l’on peut profiter du paysage sans être dérangé. Certes, il vous faudra parfois franchir des côtes. Comme le Taaienberg, qui donne également du fil à retordre aux coureurs du Tour des Flandres chaque année. Le soir, affamés, nous nous dirigeons vers Etikhove où nous nous attablons au De Zwarte Engel, un restaurant décontracté qui ne dégage que des ondes positives, comme le reste des Ardennes flamandes.

Allez vous promener au gré des bancs avec un plus

 

Dichtbij & Ver Weg

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Myriam en Werner zijn reisjournalisten en hebben al heel de wereld gezien. Hun verhalen pennen ze neer op hun reisblog Dichtbij & Ver Weg, in 2018 nog uitgeroepen tot beste reisblog van België.